importance de l’anamnèse; mesure et interprétation de la ferritine et d’autres paramètres de laboratoire
Que la carence en fer s'accompagne ou non d'une anémie, la cause doit en être recherchée. L’interrogatoire approfondi du patient représente un élément central dans le diagnostic:
Des examens gastroentérologiques, urologiques, gynécologiques, néphrologiques ou oncologiques doivent être effectués en cas de signes liés à une cause spécifique de la carence en fer qui peut être traitée.
La détermination du taux de ferritine, une protéine assurant le stockage du fer, dans le sérum permet de diagnostiquer la carence en fer sans anémie. Le taux de ferritine permet d’estimer les réserves de fer dans l'organisme et reste stable dans le sang pendant la journée, contrairement au fer. La carence en fer est la seule raison pouvant expliquer un taux de ferritine très bas. Ceci constitue une spécificité remarquable du diagnostic, en l’absence d’inflammations et de lésions du foie (voir plus bas).
Il n’existe actuellement pas de valeurs seuils pour la carence en fer. Les références suivantes représentent les valeurs usuelles:
Diagnostic de la carence en fer dans les affections chroniques:
La ferritine réagit comme une protéine de phase aiguë. Sa libération par les macrophages augmente en cas d’inflammation ou de lésion des cellules du foie. En outre, une inflammation provoque une régulation à la hausse de la ferritine. En pareils cas, la ferritine ne peut pas être utilisée comme paramètre fiable indiquant une carence en fer. Par conséquent, il faut toujours déterminer parallèlement le CRP ainsi que l’ALAT, puisque la ferritine se trouve aussi dans les hépatocytes. Si le CRP ou l'ALAT sont élevés, le diagnostic de la carence en fer peut être difficile à établir. Des études récentes laissent supposer que le dosage du récepteur de la transferrine libre pourrait être révélateur chez le patient ayant une inflammation et une suspicion de carence en fer [1]. L'évaluation de cette stratégie étant toutefois insuffisante, celle-ci ne peut encore être utilisée de manière fiable dans la pratique clinique quotidienne.
La ponction de moelle osseuse avec coloration spécifique du fer sur les prélèvements a longtemps été considérée comme la méthode la plus fiable pour diagnostiquer la carence en fer. Ce type d'examen, invasif, douloureux et lourd, est toutefois rarement effectué. De plus, on observe souvent une «sampling error» (erreur d'échantillonnage), ce qui signifie que le résultat varie suivant la concentration de fer dans l'échantillon prélevé. Cette erreur d'échantillonnage nuit à la précision de l’analyse.
Les analyses initiales devraient donc comprendre un hémogramme avec Hb, ferritine, CRP et ALAT en cas de suspicion de carence en fer.
La numération érythrocytaire permet de détecter une anémie ferriprive. Une anémie hypo-régénérative, définie par un nombre de réticulocytes < 50 G/l, est caractéristique. La microcytose et l’hypochromie sont déterminantes pour poser le diagnostic d’une anémie ferriprive. Voici les autres caractéristiques de l’hémogramme:
Illustration 1: anisocytose et poïkilocytose en cas d’anémie ferriprive
L'épuisement des réserves de fer - défini par un taux de ferritine très bas - confirme le diagnostic d’une anémie ferriprive.
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